Poésie hivernale à quelques centaines de mètres de chez moi
Même les photographes les plus enthousiastes connaissent des périodes de démotivation. Lorsque l’inspiration vient à manquer ou lors d’une surexposition au travail des autres.
La technologie numérique a démocratisé le processus au point où tout « génie créatif en sommeil » peut désormais s’exprimer, peu importe l’équipement qu’il utilise. Avec internet, les professionnels prennent connaissance du travail des photographes de renommée mondiale ainsi que des amateurs éclairés : abondant et de haute qualité.
Cette surexposition au travail des autres, à leur talent et leur inspiration peut décourager et démotiver, donner envie de rester chez soi en laissant rouiller son appareil photo dans le placard. Il y aura toujours quelqu’un de plus perfectionniste que soi, ou capable d’investir plus de temps, ou meilleur technicien… Peu importe ce que l’on fait, quelqu’un d’autre l’a déjà fait, ou va le faire en mieux, se dit-on blasé en s’auto-flagellant…
Mais on peut aussi se réjouir. La découverte de productions qui confinent au génie et explorent des champs insoupçonnés peut nous recharger à bloc, nous donner l’irrésistible envie de se surpasser. Prendre son appareil photo, sortir de chez soi. Passer plus de temps à développer son propre style et sa vision plutôt que de se livrer à quoi que ce soit d’autre.
De l’utilisation d’un sténopé bricolé au recours aux techniques savantes du HDR, l’inspiration est primordiale pour pouvoir magnifier une scène. C’est indéniable, les outils y contribuent. Mais l’interprétation de la réalité visible nécessite aussi de puiser en soi et d’intégrer son état d’esprit général. L’énergie émotionnelle navigant entre affliction et ravissement, mélancolie et ardeur, est un complément d’expression important. La recherche de beauté permet l’élévation de l’esprit et l’envie croissante de ne plus se départir d’un regard esthétisant.
Ainsi va la vie d’un photographe professionnel investi dans sa quête initiatique.