Archives mensuelles : septembre 2013

Préparation physique pour la photo de paysage

Sep
9

13823-france-Seine-Maritime-Statue-de-Flaubert-Place-des-Carmes-Rouen-panorama-sentucqTraversée à pied du Salar d’Uyuni
(nuits glaciales, lumières intenses, vent constant, altitude de 3700 m)

La photographie de paysage demande une bonne forme physique. Marche d’approche souvent au pas de course, températures fraîches lors de l’attente immobile à l’aube, franchissement d’obstacles divers et variés pour atteindre l’emplacement idéal… Sans parler du fait que l’on a à transporter un équipement lourd sur son dos du matin au soir. Que l’on doit apprendre à dormir dans n’importe quel lieu et situation et par petit bout.

Etre en bonne condition physique peut faire la différence entre une prise de vue réussie et un déplacement infructueux. Voire de plus graves conséquences en montagne ou dans des lieux sauvages plus généralement. Je me suis d’ailleurs inscrit à des stages de survie pour mieux connaître le fonctionnement de mon corps et savoir gérer, entre autres, ma température et passer la nuit en cas de blessures incapacitantes. Connaître ses besoins hydriques pour gérer sa fatigue, éviter les claquages et déchirures… l’enseignement de tels stages est complet et extrêmement fouillé.

Pour ma part, j’aime être actif et m’entraîner quotidiennement pour rester en forme. J’acclimate progressivement mon corps en automne à résister au froid. Chaque semaine je fais du cardio, des étirements en profondeur, je travaille le diaphragme (respiration ventrale), je surveille mon alimentation et j’écoute mon corps… Et je pratique la méthode de musculation au poids de corps Lafay (sans matériel). Se maintenir en forme implique un entraînement rigoureux.

Ainsi si je repère un changement de lumière et des conditions idéales à un kilomètre de ma position, je peux bondir, grimper, me hâter, avaler quelques centaines de mètres de dénivelés si besoin… une excellente forme constitue un véritable avantage. Et c’est de toute façon obligatoire si l’on travaille dix jours d’affilés par tout temps et à un rythme soutenu.

NB : Bien sûr si l’on souhaite être accompagné de temps en temps par sa/son conjoint, il est préférable qu’elle/il soit dans un état de forme approchant 😉

Pour aller plus loin, j’ai vu quelques bons trucs à prendre dans le Parkour, l’art du déplacement. Et dans d’autres méthodes… Grappiller par ci par là tout ce qui est bon pour son corps et qui est suffisamment doux pour éviter les accidents.

En photographie – et dans son existence en général – c’est l’attention à soi et à ses besoins qui motive pour apprendre à avoir une bonne hygiène de vie. La récompense est l’oubli de son corps pour s’ouvrir pleinement aux spectacles de la nature.

http://stages-survie-ceets.org
http://methode.lafay.free.fr
http://fr.wikipedia.org/wiki/Parkour

Embrasser un paysage par la pensée

Sep
3

13823-france-Seine-Maritime-Statue-de-Flaubert-Place-des-Carmes-Rouen-panorama-sentucqDans les pas de Gustave Flaubert, place des Carmes, Rouen

Qu’est-ce que la vision ? Ce qui passe à portée du regard. Mais aussi ce qui est saisi par la pensée. Une image, nous la voyons avec nos yeux, et nous saisissons dans notre âme ce qu’elle stimule en nous. Si elle est source d’émotion, une sensation nous étreint. La pensée la saisit alors dans une nouvelle réalité, celle du ressenti.

L’art nous permet de faire jouer la vue et la pensée en même temps. La photographie est pour moi une philosophie de vie : je m’efforce de voir la vie comme une oeuvre qui, tous les jours, m’envoie des informations que je dois changer en vérité de l’esprit.

On fait de l’art d’abord pour soi afin de devenir sensible aux beautés environnantes. On se façonne à l’image de ses propres pensées et convictions. Flaubert parle de « l’acceptation ironique de l’existence et sa refonte plastique et complète par l’art. »

Un verbe magnifique convient tout particulièrement aux panoramas : embrasser, qui signifie également « contenir quelque chose dans toute son étendue ». La technique panoramique essaie d’embrasser au maximum un paysage et tous les éléments qui en composent l’harmonie, pour pouvoir le voir de manière totale.

Cette réalité extérieure, l’artiste tente d’en souligner les lumières, les couleurs et les formes. Il donne à percevoir (ce que l’on s’attend à voir) mais aussi à contempler (l’étonnement des sens). Une image évocatrice réveille la sensualité en nous-même et permet de respirer poétiquement.

« L’artiste doit tout élever, il est comme une pompe, il a en lui un grand tuyau qui descend aux entrailles des choses, dans les couches profondes, il aspire et fait jaillir au soleil en gerbes géantes ce qui était plat sous terre et ce qu’on ne voyait pas. » (Gustave Flaubert)