La présence humaine dans un paysage

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14134-france-Corse-Trou-de-la-Bombe-Aiguilles-de-Bavella-panorama-sentucqTrou de la Bombe, Aiguilles de Bavella, Corse – Juin 2013 [145° de champ horizontal]
Après avoir escaladé la paroi, on atteint la trouée de 8m de diamètre. De l’autre côté un à-pic de 500 mètres… Epoustouflant !

On peut être amené à inclure un personnage dans sa composition pour trois principales raisons :
– diriger le regard vers un point de fuite, une zone particulièrement intéressante de l’image ;
– avoir un repère de taille ;
– ou simplement donner un côté plus commercial à son cliché.

La personne doit alors nécessairement exercer une activité en rapport avec son environnement, y interagir, y être engagée de manière concrète. On dramatise sa posture et sa gestuelle avec une séparation suffisante entre les jambes ou les bras. Toute attitude raide ou posée tue l’énergie et la vie de l’image.

Pour rendre tout l’espace d’un site dans lequel on introduit une présence humaine, il est important de garder une distance suffisante entre l’appareil et celle-ci. Elle lui donne ainsi son échelle, si possible en brisant la ligne d’horizon.

Il ne faut pas oublier que le paysage reste le sujet principal, l’individu mis en scène ne doit pas lui voler la vedette en captant trop l’attention. Il apparaîtra donc suffisamment petit et ne sera pas reconnaissable. On évitera qu’il fasse face à l’appareil, à moins qu’il n’y ait une bonne raison de le faire. Il sera silhouetté grâce à un contre-jour ou flouté par son mouvement à l’aide d’une pose longue.

Un humain isolé amène un sentiment de solitude et permet au lecteur à se placer facilement dans ses pas.

Deux humains renvoient à la camaraderie ou la romance (si c’est un couple). A partir de trois, on parle de groupe. Bien souvent le photographe n’a d’autre recours que l’autoportrait, utiliser son retardateur et courir comme un fou pour avoir le temps de se placer correctement.

Galen Rowell (1940-2002) fut un maître dans l’art de se mettre en scène dans les paysages. Il incluait un point visuel de référence dans chaque photo où il aurait été difficile pour le spectateur d’interpréter l’échelle. Ceci étant souvent la cas sur les sites géologiques où les roches peuvent submerger la taille d’une personne de leur énormité.
Cet auteur génial fera l’objet d’un prochain article.