Archives mensuelles : avril 2014

Voyager plus près pour découvrir plus loin

Avr
7

14141-france-Corse-Col-de-Bavella-panorama-sentucqSous des airs d’estampes chinoises, les aiguilles de Bavella (Corse)

Inutile de rejoindre des contrées lointaines pour connaître le grand frisson de l’exotisme. L’exploration de paysages inconnus, sauvages et fascinants peut débuter au pas de votre porte. La proximité n’est pas le contraire de l’aventure. Pour y voir l’ailleurs, tout est une question d’état d’esprit. Oubliez où vous êtes, laissez votre imaginaire entamer un grand voyage intérieur… Votre regard se pose sur la beauté, l’émerveillement et la paix, amenant cette sensation de dépaysement.

Des bouts du monde… tout près de chez vous. L’unité interne des paysages français laisse subsister un prodige de variété et de splendeur. Comme si la planète s’y était concentrée. On peut y faire un tour du globe dans des ambiances magiques et exotiques. Sommets himalayens, rivages des Cyclades, paysages d’orient ou fjords nordiques. Ces édens accessibles à tous sont bien souvent méconnus des français eux-mêmes.

Je chemine régulièrement à travers cette France que je voudrais sereine, intemporelle, bucolique. Flâner, baguenauder, déambuler, vagabonder à plaisir, au hasard des routes oubliées et des chemins sauvages. En emprunter les voies secondaires pour dénicher des « paradis perdus » au détour de la route, au croisement des chemins où à la faveur d’une rencontre. Qu’il est plaisant de contempler, d’écouter, de tâter, de humer, de goûter cette terre.

Je cherche ainsi à révéler sa palette paysagère sous un jour nouveau, imposer un regard neuf avec ma vision panoramique, auxquels le grand angle et le format étiré donne une dimension grandiose et singulière. Les paysages immuables doivent cependant garder une poésie subtile, au charme discret. Je n’ai pas le goût du phénoménal qui détourne des contemplations paisibles, où une réelle communion avec la nature s’établit et permet de se retrouver frappé, stupéfait.

A votre tour, partez en ballade et laissez-vous aller à la rêverie, à la contemplation. Découvrez un lieu qui vous correspond, un coin de nature où vous vous sentez en harmonie avec le monde. Et réalisez que vous êtes dans cette splendeur.

Sans cesse sous nos yeux, des trésors de beauté, dans la Douce France !

NB : mon livre France panoramas peut vous aider à commencer votre voyage.

L’enseignement de Galen Rowell

Avr
1

12844-france-Seine-Maritime-Les-Hayons-Pays-de-Bray-panorama-sentucqLever de soleil dans le pays de Bray, Avril 2011 [Assemblage de 3 photos au 200 mm]

Au-delà de son talent et de son art opiniâtre et inspiré, Galen Rowell (1940-2002) reste un mentor pour de nombreux photographes intrépides de plein air. Par bien des aspects, son enseignement reste toujours d’actualité.

Dans notre société d’innovation permanente et épuisante, l’essentiel finit par être perdu de vue. Aux questions qu’on lui posait souvent : « Quel est le meilleur appareil ? Comment avez-vous pris cette belle image ? », Rowell répondait malicieusement : « La meilleure réponse est toujours le boîtier que vous avez avec vous. Pour la méthode, f/8 et être sur place ». Il rappelait ainsi que les réglages de l’appareil sont bien moins importants que d’être au bon endroit au bon moment, et qu’il fallait investir beaucoup de temps sur le terrain afin d’y être quand une bonne lumière se présentait.

Galen préfigure aussi la photo moderne qui ne cesse de s’alléger. Il était un photographe mobile préférant le matériel léger qui tendait à « libérer la créativité ». En ne s’encombrant pas, il restait aventureux et s’autorisait les cadrages les plus audacieux.

De nos jours, l’automatisation est clamée faire de nous tous des artistes… A quelques détails près, que nous rappelle Galen Rowell.

– La composition a complètement défié l’automatisation, et il en sera toujours ainsi. Il n’y a pas de règles absolues. Elle est le résultat de choix et de compromis, destiné à plaire à l’œil, conduite bien plus par l’intuition qu’un ensemble de règles.

– Trois éléments sont essentiels dans la construction d’une (bonne) photo : la compétence technique, une lumière magique et une vision personnelle identifiable.

– L’oeil doit se retrouver conduit dans la photo, et l’on essaie d’éliminer tous les éléments qui ne permettent pas d’atteindre cet objectif. On garde ceux qui se renforcent et entretiennent des relations géométriques harmonieuses et créent un message clair.

– Une image propre à créer une émotion doit transcender la réalité à l’aide de la « vision sélective » du photographe et non tenter de la répliquer fidèlement.

Pour se replonger dans sa pensée éclairante, son livre de référence reste : Moutain Light.

« Quand j’attends que la chance me sourit en allant à l’aventure en plein air avec un appareil photo, j’ai souvent le sentiment qu’il n’y a rien au monde que j’aimerais plus faire et aucun autre endroit où je serais plus à ma place. »