Création et vérité à l’ère du numérique – 1/2

Déc
24

« Soyez vous-même. Tous les autres sont déjà pris. » (Oscar Wilde)

11083-france-Charente-Maritime-Corderie-Royale-de-Rochefort-panorama-sentucqL’aube embrume la Corderie Royale de Rochefort.

Un débat vieux de 200 ans
Certains puristes restent accrochés à la croyance que l’image captée par l’appareil est la seule photo « réelle », et tout le reste n’est que manipulation. Un créatif choisit de consacrer son attention au pouvoir de l’observation, combiné au développement d’une vision personnelle. La technologie fait néanmoins partie intégrante du processus photographique depuis ses tout débuts. Et le talent s’exprime aussi par ce médium pour peu qu’on en fasse un usage intelligent.

Le temps de la maîtrise
L’art est le résultat de la maîtrise à la fois artistique et technique. D’abord les fondements, l’apprentissage des règles (par la pratique et l’étude) et la connaissance du travail de ceux qui nous ont précédé, demande 5 à 10 ans à temps plein et se fait en autodidacte. Puis l’on apprend à changer ces règles pour s’adapter à ses besoins créatifs propres.

Une vision créative et distinctive
L’acquisition de son propre style est la seule façon d’exprimer une réponse émotionnelle unique à un sujet spécifique. L’art faire sentir bien plus qu’il ne montre. Cette liberté de représenter les choses comme on les voit est appelé une interprétation1 personnelle. Développer un regard vraiment unique (son empreinte, sa signature) est l’ingrédient principal pour faire des images qui comptent, la technique seule ne suffit pas.

Se spécialiser et trouver un projet original
Les incitations à tout embrasser sont propres à la société de consommation. Sauf à vouloir raccourcir son espérance de vie à cause du stress qui en résulte, il est préférable de simplifier sa vie par un positionnement clair dans le domaine de l’art et en se concentrant sur un projet spécifique. Celui-ci doit avoir des objectifs et des délais précis et réalistes sans quoi rien n’aboutit et la démotivation guette. La principale préoccupation doit être la qualité plutôt que la quantité. En exprimant son talent, sa passion et son champ de créativité.

Du mésusage…
Contrairement à ce que scande sans cesse le marketing, la technologie et l’équipement ne suffisent pas pour devenir un professionnel et un créatif. Les tableaux célèbres ne découlent pas de l’utilisation de pinceaux « high-tech »… Quantité de proclamés experts ou professionnels ne sont en fait que des débutants qui s’appuient uniquement sur des logiciels pour produire des images bas de gamme. Acceptation éhontée de la médiocrité…

… au bon usage des outils technologiques
Les effets spéciaux hollywoodiens, les jeux vidéos ou plus simplement la surexposition au travail des créatifs de toute la planète grâce à internet… tout concours aujourd’hui à produire de meilleures images. A l’ère du (presque) tout numérique se faire assister dans son travail par la technologie permet de repousser sans cesse nos frontières et nous amène vers de nouvelles possibilités créatives, au-delà de la poursuite de ces moments de grâce tant attendus à la prise de vue.

A suivre… Dans la deuxième partie de cet article, je développerai l’impact du numérique sur l’esthétisme.

1 l’interprétation personnelle passe par l’utilisation de concepts artistiques : métaphoriques, hyperboliques, symboliques, esthétiques…

1 réflexion sur « Création et vérité à l’ère du numérique – 1/2 »

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