Lever de lune sous la passerelle des Arts, la Seine, Paris
Un point commun à tous mes panoramiques numériques (depuis 2005), je les ai traité avec le logiciel Autopano1. Les qualités que je lui trouve sont celles-ci : simple, automatisé, performant, utilisant au mieux les capacités de mon ordinateur. Développé par une équipe4 à l’écoute des délires des photographes les plus exigeants et les plus inventifs. Familial, enthousiasme, fou… tout ce que j’aime soutenir donc.
Ce qui suit se veut complémentaire de l’analyse approfondie qu’en a fait Arnaud Frich2. A lire avant ou après. Cela concerne l’utilisation la plus courante des fonctions. Impossible d’être exhaustif. Quand on travaille depuis des années sur un logiciel on finit par développer des solutions pour quantités de cas particuliers, des multi développements de la même image… toutes choses que l’on ne peut enseigner que dans un stage pratique.
Préférences
Les réglages par défaut de la version 3.7 me conviennent. Je précise simplement pour le Rendu : tiff, 16 bits, supprimer la transparence. J’active le GPU (pour voir la photo pré-assemblée à 100%) et je choisis l’enregistrement des fichiers temporaires sur un disque dur différent du disque dur d’installation, ceci pour que le logiciel travaille plus vite.
Sélection des images et du panoramique
Quand je range mes panoramiques j’attribue un numéro à chaque sujet ou ambiance différente d’un site. Au final, il se peut bien sûr qu’un répertoire-numéro donné comprenne lui-même plusieurs « balayage » du sujet. Pour gagner un temps précieux il est recommandé d’étiqueter les meilleurs images RAW de chacune des séries, puis de les faire glisser dans la fenêtre d’autopano et enfin de demander les assemblages auto. On peut ainsi avoir un aperçu rapide du potentiel de chaque panoramique et sélectionner la meilleure série à développer méticuleusement en tiff. Etre organisé avec méthode et rigueur permet d’éviter nombres d’erreurs et de gagner un temps précieux.
Editer un panorama
Premier indicateur à regarder, la RMS (qualité d’assemblage). Vert quand il est bon, orange ou pire rouge sinon.
Les progrès d’autopano sont constants et peu de cas posent désormais problème. Je ne m’intéresse donc qu’a ceux-là.
Plusieurs choses à surveiller.
* Eviter les liaisons entre les images qui ne se succèdent pas. Si vous balayez l’horizon de gauche à droite en prenant 3 images successives par exemple, il faut que le logiciel trouve des liaisons entre les images 1 et 2 ainsi qu’entre les images 2 et 3 mais en aucun cas entre les images 1 et 3 sous peine de complications inutiles. Et si vous réalisez plusieurs balayages horizontaux à différentes hauteurs, alors c’est d’autant plus important à surveiller.
* Systématiquement ouvrir l’éditeur de points de contrôle et vérifier pour chaque image qui se chevauchent la bande de recouvrement. Les points de liaisons doivent se répartir de haut en bas, hormis pour les zones de ciel et d’eau (et les aplats). Dans le cas contraire, y remédier en sélectionnant d’un rectangle la zone oubliée afin que de nouveaux points de liaisons soient recherchés et créés.
* Ne jamais fermer Autopano avant d’avoir vérifier avec un autre outil comme Photoshop l’intégralité de l’assemblage (donc vu à 100%) produit et sauvé. Si une zone s’avère mal assemblée alors revenez dans Autopano et recréez des liaisons dans la zone à problème. Cela prendra bien moins de temps et sera beaucoup plus propre que si vous essayez de rattrapez ça sous Photoshop à force de copier-coller, déformation, etc.
* En rectilinéaire et panini, il faut penser à centrer le panorama. Plus on s’éloigne du centre et plus la déformation des pixels s’amplifient, ceci dès +/- 40° par rapport à ce point central. Après toute utilisation de l’outil ‘point central’, il faut toujours cliquer sur l’outil ‘aligner automatiquement’. Il est en effet difficile de positionner précisément ce point sur la ligne d’horizon, ce qui ‘renverse’ l’image vers l’avant ou l’arrière (perte des lignes verticales).
Les projections
Une illustration permet de voir à quoi ressemblera le panorama, excellente amélioration.
Mes préférences d’utilisation sont celles-ci:
Jusqu’à 80° (et parfois jusqu’à 105°) : la projection droite rectilinéaire
de 90 à 150° (et parfois jusqu’à 220°) : la projection (quasi) droite panini (pseudo-rectilinéaire)
160 à 220° (assemblage d’images au fish-eye) : la projection courbe sphérique
Pour des paysages sans repères géométriques (ni droites ni diagonales), il m’arrive d’utiliser une projection courbe : cylindrique, sphérique ou Mercator pour n’importe quel champ horizontal, même de seulement 40°. Utilisant un ratio 1×3 pour mon cadre d’image, ces projections me permettent de faire ‘rentrer’ plus de paysage dans celui-ci.
MAIS de très loin ma projection préférée est panini qui autorise le plus de souplesse et combine les avantages des projections planes et courbes, le tout en bougeant 4 curseurs. Gloire à ce peintre à l’origine de cette projection 😉
Pour l’exemple traité ici (la passerelle des Arts de Paris), le champ horizontal s’étend ainsi de -77° à+ +77°, soit un total de 154° en projection panini.
Par comparaison voici le résultat abominablement étiré que j’aurai obtenu en rectilinéaire et l’effet tout en arrondi qu’occasionne la projection cylindrique. Jusqu’à 135° de champ horizontal, l’effet panini est bluffant. Au delà, la correction n’est pas totale, on agit juste ce qu’il faut pour rendre ‘indécelable’ les courbes. L’utilisation de ces 4 curseurs permet des combinaisons infinies et je me régale à trouver à chaque fois le meilleur usage.
Panini
Rectilinéaire
Cylindrique
Le rendu
Selon mes préférences préenregistrées : tiff, 16 bits, supprimer la transparence
Si je m’aperçois d’un petit défaut dans le rendu final à la jonction des images 4 et 5 par exemple, je reviens sur Autopano (rappel, ne jamais le fermer tant qu’on n’a pas scruté et validé la totalité de l’assemblage sous Photoshop ou bien sauver le projet Autopano avant) et je demande le rendu supplémentaire des images 4 et 5. Sous Photoshop ou autres je les empile et les aligne sur l’image assemblée, et via des masques remodèle manuellement la fusion des deux images dans la zone problématique. Mais, je me répète, si c’est plus qu’un petit défaut, alors on rattrape ça sous Autopano comme expliqué plus haut.
A l’impossible nul n’est tenu
La dernière version d’Autopano rend quasi indétectable la fusion dans les ciels même si ceux-ci ont bien bougés d’une image à l’autre de la série. Pour la mer, le miracle s’opère même parfois pour les vagues, ce que je n’aurai jamais imaginé possible. Évidemment si votre image de gauche présente des vagues en / et l’image de droite en \ n’attendez pas un miracle. Mais en veillant approximativement à saisir les photos successives avec des vagues ‘concordantes’ ou en réalisant plusieurs images à chaque fois et en sélectionnant ensuite les meilleurs ‘raccords’, alors on voit notre approximation camouflée et quasi imperceptible. Merci aux forces de calculs et à la dissimulation au service de notre cause.
Autopano Giga, les + par rapport à la version pro3
Pour ma part, deux fonctionnalités m’interpellent.
* Outil Masques : exemple : une personne est en mouvement dans votre champ. Il apparaît sur la zone de recouvrement de deux images mais à des emplacements différents. Avec des croix rouge ou verte, vous décidez si l’une de ses positions vous intéresse (vert = conservation) ou si vous voulez ne pas le voir apparaître du tout (rouge = suppression). Pour réaliser la même chose dans la version pro, il faut recourir aux calques et dépenser plus de temps.
* Prise en charge des points de vue multiples. Désormais Autopano s’en sort très bien avec des photographies prises à mains levées d’un point fixe. Mais si l’on se déplace entre chaque image… alors j’ose espérer que c’est que l’on a ses raisons : dans un train en marche ou un parapente en vol… ou encore pour défier les lois de la perspectives.
Neutralhazer ou la sublimation des images
Intégré à la version Giga et proposé en plug-in Photoshop, cet outil sert au départ à supprimer le voile blanc des photos, celui-ci étant plus important dans les lointains qu’au premier plan. La détection se veut ‘intelligente’ ce qu’elle est parfois, mais pas toujours… Utilisé tel quel, cet outil est bien souvent excessif et approximatif. Enfin l’automatisation trouve ses limites pensez-vous 😉 C’est dans ce cas absolument flagrant si l’on s’en tient à ça, mais attendez. En superposant le rendu Neutralhazer associé à un masque de luminosité maison (qui décide pour chaque point de l’image le dosage de l’effet) au rendu brut de coffrage d’Autopano… on obtient alors une amélioration de l’image qui va d’intéressante à époustouflante.
En prise de vue et lors du développement d’une image, on cherche à récupérer le maximum d’information dans les hautes et basses lumières. L’aspect est bien souvent fade par comparaison à ce que l’on a vu en vrai. On y remédie donc en post-traitement où l’on affine contraste et luminosité de chaque partie de l’image, comme le fait un peintre devant son tableau pour que chaque partie de l’image se complète harmonieusement et retrouve une part de la magie observée sur place. Mais avant ça j’applique systématiquement le filtre Neutralhazer (à ma façon) qui me permet simplement d’automatiser une grande partie de ce post-traitement. Appréciez la chute de mon histoire.
Notes :
1 J’ai pris les photos pour mes premiers panoramiques numériques en 2005, parallèlement à ma production de diapositives 6×17 cm. Je réservais à cette époque cette approche à ce que je ne pouvais traiter en argentique, à savoir des sujets pris au télé-objectif (100 mm et plus) et ceux englobant un champ horizontal supérieur à 100°. Je n’ai commencé à assembler ces images que lors de mon passage au tout numérique en juin 2009. Quant au traitement façon « panini » de mes images ultra-angle je n’ai commencé à l’utiliser que début 2011.
2 http://www.guide-photo-panoramique.com/test-autopano-giga-14.html
3 http://www.kolor.com/fr/comparaison-autopano-pro-giga.html
hello,
J’apprécie toujours de venir sur votre blog. Des images magiques y trônent m’emerveillant souvent par leurs réalisations magnifiques.
J’utilise depuis quelques années le soft auto pano. Le petit soft d’assemblage d’Alexandre a bien évolué et est devenu vraiment impressionnant d’efficacité.
J’ai pratiquement les mêmes réflexes que vous sur les paramètres.
Merci de partager vos réglages.
Salutations 😉
Alain Bovard
Bonjour, il n’y a pas une semaine sans que je ne vienne pas consulter vos photos, lire quelques phrases. Il y a tant de beautés dans les couleurs, dans les paysages. Comme mère Nature nous gâte.
Je me dis que j’ai de la chance d’apprécier tout ce qui m’entoure. Cela m’aide beaucoup dans les aléas de la vie et donne envie de sourire – ne jamais partir sans son appareil photos.
Merci – bonnes fêtes
Bonjour. J’ai utilisé pour ma part le logiciel Stitcher pendant plusieurs années avec un objectif fish-eye, et j’en étais très satisfait. Bon bien sûr pour un panoramique 360° sur un lac, il n’a jamais pu assembler mes 3 clichés par manque d’éléments fixe sur l’image et les vagues. Puis ce logiciel a été racheté par une autre firme qui l’a abandonné au bout de 2 ou 3 ans. En changeant d’ordinateur, ma licence Stitcher est devenue incompatible car elle était aussi liée à un numéro hardware de l’ordinateur ancien. Bref, j’ai étais un peu dégoutté. Je me suis un peu penché sur Hugin le logiciel libre mais je n’ai pas réussi à assembler un 360° en 3 clichés. Je suis allé sur le site d’Autopano voir les caractéristiques de ce logiciel et je n’ai pas retrouvé la possibilité de sortie en mode « cube », c’est à dire un 360° en 6 faces (projection cubique). J’en suis resté là depuis…
bonjour,
j’utilise autopano giga et j’ai fait un pano de 114 photos assemblées. Grosse problème: je n’arrive pas à sortir le rendu: il me dit: pas assez de mémoire pour utiliser l’antifantome.
Que faire?
Merci de mie dire. Serge
Bonjour
Ce n’est pas vraiment mon domaine, le mieux c’est de contacter l’équipe d’Autopano, ils sauront vous aider !
Panor’amicalement
Hervé