En matière d’appareil photo je ne change pas souvent. Après 11 ans de Fuji 617, je suis passé au Canon 5DII pour 6 années et demi. Octobre 2015 débute l’ère du Sony A7RII. Les deux premiers appareils restent indémodables, l’un en argentique, l’autre en numérique. Ma décision de changer mon outil de travail tient principalement à la nécessité d’alléger mon processus de travail. Depuis quelques années, j’ai tendance à complexifier mon approche créative, et le Sony va me permettre de réaliser plus facilement ce que je faisais déjà par ailleurs avec mon Canon.
Première mise en main
Ce Sony c’est un autre monde pour un artiste adepte des réglages manuels et du trépied. C’est un appareil pensé pour du tout automatique à main levée. Tout est à reconfigurer, prévoir une semaine de stress à tâtonner, à faire le tour des innombrables réglages, à configurer les boutons personnalisées… Sauf à être un jeune geek… c’est éprouvant. Ayant eu l’appareil à sa sortie j’ai écumé les forums anglo-saxons pour comprendre par exemple comment éteindre le live-view (option à régler + bouton perso à créer) ou prévisualiser la zone de profondeur de champ… Pour ceux qui se le demandent, la lecture du mode d’emploi ne sert strictement à rien. L’A7RII attire un public varié de vidéastes et de photographes de toutes disciplines et chacun doit fouiller ce qui lui est vraiment utile.
La haute résolution
Avec son capteur de 42 Mp, la zone de netteté est diminué de moitié par rapport à mon précédent capteur de 21 Mp. La mise au point devient une affaire de précision sous peine que tout soit parfaitement… flou ! Le bougé ensuite. Fini le retardateur de 2s suivi des 3 images bracketées. En faisant ainsi, aux vitesses lentes, la netteté s’en ressentira. Chaque image doit être précédée de 2s de retardateur. Exigeant ? Franchement oui, c’est un appareil qui nécessite de l’attention, du temps et des vérifications systématiques. Avec les futurs capteurs de 120 Mp, les problèmes risquent de se montrer insurmontables.
Saut qualitatif
Je le redis, mon Canon 5DII pouvait déjà tout faire. Et j’aurai très bien pu le garder quelques années de plus. La prochaine révolution en photo n’a pas encore eu lieu. C’est ma nouvelle approche de cette discipline qui a guidé mon choix. Le Sony bruite un peu moins que le Canon et ses résultats sont irréprochables jusqu’à 800 iso. Bien mais la plupart de mes images sont prises à 100 iso. C’est un appareil léger, premier vrai avantage pour moi. Voici pour moi ses 2 autres points forts.
Deux fois plus de détails
Il délivre des fichiers piqués de 42 Mp. En assemblant seulement 2 images et en ne prenant que les 3/4 de la surface assemblée, j’obtiens des fichiers comparables à ceux procurés avec mon Canon 5DII (21 Mp) et 4 ou 5 photos pleinement utilisées. Faire correspondre 2 images plutôt que 4 c’est également moins de contraintes pour le logiciel.
Des images contenant toute l’information utile
La dynamique des capteurs Sony est plus étendue de 2Il que celle des Canon (14 contre 12). On peut donc plus souvent faire tenir toute l’information lumineuse en une seule image et ne réaliser qu’un seul développement. Pour ce faire, je réalise toujours 3 expositions différentes de mes deux images à assembler. De retour chez moi, je ne garde en général que l’exposition « idéale ». Pour les images les plus difficiles, j’opte le plus souvent pour le DRI (multi développement de la même image) plutôt que le HDR (3 images exposées -2, 0, +2 IL).
Conclusion toute personnelle
Mon concept d’images fusionnées, aussi passionnant et émoustillant soit-il, reste énergivore. Le Sony A7RII me permet une réelle simplification du post-traitement. Et mes yeux m’en remercient 😉
Les +
10 boutons personnalisables
Excellent jusqu’à 800 iso, utilisable jusqu’à 12.800 iso
Dynamique impressionnante
Capteur réellement de 42 Mp (pas du pixel flou…)
Accepte tous les objectifs de toutes les marques via des bagues d’adaptations
Le viseur ou l’écran arrière permettent de voir dans l’obscurité, bluffant !
Ecran orientable
Les –
Vie de la batterie très limitée
Viseur électronique… encore très perfectible
Buffer lent pour consulter les images et zoomer à l’intérieur
Interface et menus très (trop) complexes
—
Note sur mes objectifs (équivalence des assemblages de x2 ou x3 images)
Canon 15 mm : x3 éq. 210° mercator
(en projet) … 21 mm : x2 éq. 14 mm rectilinéaire (105°) ou 135° panini, x3 éq. 160° panini
Sony 28 mm : x2 éq. 17 mm rectilinéaire (90°) ou 110° panini, x3 éq. 130° panini
Canon 40 mm : x2 éq. 24 mm
Sony 55 mm : x2 éq. 35 mm
Canon 70-200 mm :
80 mm : x2 éq. 50 mm
110 mm : x2 éq. 70 mm
160 mm : x2 éq. 100 mm
220 mm : x2 éq. 140 mm (avec le convertisseur 1.4x)
Canon 300 mm : x2 éq. 190 mm
Il me reste à me procurer un 21mm et des objectifs manuels et légers qui m’allègent les épaules en voyage et en trek (3 focales de 28, 55 et 105mm me permettraient d’obtenir les champs de mes anciennes focales en 617).
Ping : Vente de mon matériel photo professionnel | Le Blog
Bonjour,
Merci de faire partager à tous vos réflexions techniques et créatives à travers le blog.
Concernant cet article, je ne comprends pas pourquoi l’augmentation du nombre de pixels (à taille de capteur équivalent) réduit la zone de netteté .
Est-ce que réduire le nombre de cliché pour l’assemblage ne risque pas d’augmenter le nombre de défaut d’assemblage ? En assemblant 2 photos au lieu de 4, l’écart d’angle entre les prises de vue est multiplié par 2.
En tout cas je suis intéressé pour avoir un retour sur ce changement de matériel après quelques mois d’utilisation (traitement des images de 42Mp, dynamique des images, allègement du matériel…)
Arnaud
@ Arnaud: la taille du capteur reste identique (full frame) mais la densité des photosites n’est pas la même.
De ce fait le cercle de confusion n’est pas le même non-plus.
Ce n’est pas comme en argentique ou c’est le format de la fenêtre du film (24X36/Moy-Format6X6, 6X9 /Gd-Format 4X5, 20X25) qui détermine cet indice de netteté, mais c’est le nombre des pixels et plus exactement la densité des photosites comprises dans le capteur.
Merci l’autre RV 😉 d’avoir en parti répondu pour moi (bien mieux que je ne l’aurai fais d’ailleurs).
Pour le reste, voici.
Avec 33% de recouvrement je n’ai eu qu’un seul problème d’assemblage sur mes 30 premiers panos. Pour l’image de l’estacade de Capbreton. Les vagues… la chute de piqué de l’objectif sur les bords… vraisemblablement un léger bougé avec les rafales de vent… Mais bon dans ce cas on peut toujours s’aider des 2 images, les aligner sur le pano et peindre sur les masques pour corriger ce qui n’est pas correct. Au final, tout est impec.
Je compte bien faire un retour d’expérience sur mon nouveau matériel d’ici quelques temps. Pour l’instant je maintiens ce que j’ai dit : 2 photos, 3 max, ça me simplifie la vie, la dynamique du capteur sony m’impressionne par rapport à celui de mon canon 5DII… et donc ça me simplifie également la vie 😉 La (trop ?) grande légèreté de l’appareil, la diminution de PdC, la plus grande attention à porter aux vibrations… par contre… c’est déjà délicat pour ceux qui ont toujours travaillé sur trépied, alors pour les autres… allez-y avec grande précaution. Je pense que cet appareil n’est pas à mettre dans les mains de tout le monde. Avec les capteurs de plus de 100 Mp je n’ose imaginer les changements à venir dans la pratique de prise de vue.