Fort Louvois et pont de l’île d’Oléron, côte Atlantique
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Retrouvez les dessous de cette image ici.
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Panoram’Art, c’est devenu pour moi aujourd’hui : l’art de cadrer large sans que cela se voie. Je suis donc un adepte de la projection pseudo-rectilinéaire dite ‘panini’ qui, seule, permet d’englober un champ de 105-180° sans vilainement étirer les bords de l’image (ce que fait la projection plane au-delà de 90°) ni courber les lignes de perspectives (comme le font tous les logiciels d’assemblage avec la projection cylindrique par défaut).
Panoram’Art, c’est aussi une interprétation surréaliste, une nouvelle façon de voir et d’enregistrer les choses, pour éviter d’être copié ou comparé aux autres. L’art de cultiver une ensorcelante et gratifiante énergie créatrice. Dans un monde submergé d’images insipides, je garde l’âme d’un pionnier explorant un monde poétique susceptible de retenir le regard et transporter les spectateurs.
Panoram’Art, c’est le recours à la fusion de plusieurs tranches de temps, capturées dans un seul projet planifié. La collecte de matière peut prendre de longues heures et nécessiter moult changements de réglages (temps d’expos, mises au point, filtres…) Tout cela requiert discipline et exécution rigoureuse. Le tableau assemblé fusionne plusieurs grands moments du spectacle observé et se veut fidèle aux souvenirs agglomérés dans ma mémoire. (Mais je ne m’interdis pas de capter un seul moment précis si cela suffit à magnifier un lieu.)
Panoram’Art, c’est un post-traitement de chaque image aux petits oignons car cette dernière phase prend une grande place dans ma vision artistique. Je m’efforce de maintenir un aspect naturel tout en contrôlant tous les aspects de chaque portion du cadre en termes de lumière et de couleur. Mais tout existe dans les fichiers photos pris par mon appareil. Je garde cet aspect documentaire de la photographie. Pour le reste, je ne m’impose aucune limitation.
Ceci n’est pas une photographie…
Je n’ai pas figé un instant ni un laps de temps continu. La prise de vue s’étend sur une heure, l’espace a été découpé en cinq tranches, chacune captée l’une après l’autre, j’ai retenu plusieurs moments, donc plusieurs balayages (pour le ciel, pour l’eau…). J’ai utilisé un filtre gris multipliant par 1000 le temps d’exposition afin de lisser les mouvements de l’eau.
Je n’ai pas saisi une portion de paysage tel qu’un objectif monté sur un appareil photo peut le faire. C’est le résultat d’une projection géométrique nécessitant plusieurs images prises au grand-angle. Seul un logiciel d’assemblage, des réglages personnels et, pour finir, des corrections ponctuelles sous un logiciel photo permettent de restituer ce « déroulé » de l’espace.
C’est un tableau photographique…
Prévisualisé au départ dans ma tête, de chez moi, c’est une invention, une création, qui enrichit notre monde visuel, donne des ailes à notre pensée, stimule notre imagination.
Sur place, j’ai collecté la « matière » à assembler, une centaine d’images avec des réglages différents. Il s’agit de capter l’esprit des lieux, le mettre en lumière, aller bien au-delà de ce qui est anecdotique, platement narratif, cliché…
Enfin, devant mon écran, j’ai « assemblé » chaque élément et peaufiné chaque détail. Comme avec un « pinceau » de lumière soulignant tout ce qui mérite d’être étudié ou déchiffré. Se détache ainsi du flot de données visuelles déversées par la télé et internet un étonnant tableau poétique qui transfigure la sobre réalité physique du monde qui nous entoure.
Note : Si un objectif pouvait cadrer 150° de champ horizontal, les bords seraient extrêmement étirés donc flous, les proportions… peu harmonieuses, l’impression laissée… déplaisante (voir la simulation ci-dessous).